La
Birmanie ou le Myanmar est un pays en Asie, qui a des frontières
communes avec l’Inde, la Chine, le Bangladesh, le Laos et la Thaïlande.
Dans ce pays de 55 millions d’habitants vivent les Rohingyas, une
minorité musulmane d’un million de personnes. Cette communauté
musulmane vit dans ce pays depuis le huitième siècle. Depuis les années
soixante du siècle passé, le pays est dans les mains d’une dictature
militaire. Depuis quelques décennies, la junte militaire au pouvoir a
lancé un programme d’épuration ethnique et religieuse contre la
communauté musulmane : 300.000 Rohingyas ont dû fuir au Bangladesh,
25.000 en Malaisie.
Depuis le 28 juin 2012, on estime le
nombre de Rohingyas assassinés à 650, 1200 sont portés disparus, 90.000
personnes sont déplacées, suite à des pogroms des extrémistes
bouddhistes religieux (les Rakhine à Arakan, un des sept états du
pays), soutenus et protégés par la junte militaire.
Les Rohingyas, l’une des minorités les plus persécutées au monde
Les
Rohingyas vivent dans un des états les plus pauvres de la Birmanie, où
près de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable, et
seulement 30% de la population à des services de santé. Cette minorité
musulmane est décrite par l’ONU comme l’une des minorités les plus
persécutées au monde. Depuis la loi relative à la citoyenneté de 1982,
ces musulmans ont été privés de leurs droits à la citoyenneté. Depuis,
ils sont traités comme des immigrants clandestins sur leurs propres
terres. L’État Birman ne se contente pas de faire d’eux des apatrides.
Il leur supprime des libertés fondamentales et viole leurs droits :
confiscation des terres, travail forcé, extorsion, l’absence de droit de
séjour, des règles de mariage injustes, etc.
Depuis le
début d’une nouvelle vague de haine et de violence raciste et
religieuse il y a quelques semaines, les musulmans Birmans fuient pour
trouver refuge dans des pays limitrophes, comme le Bangladesh. Ce
dernier, pays pauvre, a annoncé récemment ne plus pouvoir accueillir de
réfugiés, en raison de la situation dans les camps, le manque de
places et de moyens. Le pays accueille déjà près de 300 000 Rohingyas,
dont quelques dizaines de milliers se trouvent dans des camps de
réfugiés.
Le silence tue…
Les grands
défenseurs de la démocratie et des droits humains dans le monde, les
États-Unis et l’Europe, qui ont mis la junte militaire au ban pendant
très longtemps, ont à peine dit un mot sur le sort de cette communauté
musulmane. Et pour cause. Depuis 2011, l’Occident a changé de cap et
est devenu très favorable vis-à-vis de la dictature Birmane, qui dirige
un pays extrêmement riche en minéraux et matières premières. Hilary
Clinton, suivie par ses alliés européens, plaide pour lever le blocus
du pays pour pouvoir s’y investir et ainsi empêcher la Chine d’être la
seule bénéficiaire des richesses de ce pays. Preuve supplémentaire que
l’Occident ne parle de démocratie que quand ça sert ses intérêts
économiques. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix en 1991, et icône
de la démocratie birmane multiplie ses visites dans les pays
occidentaux mais n’a pas encore dit un mot sur cette épuration ethnique
et religieuse.
La haine religieuse aussi…
Certains
veulent présenter les massacres comme un conflit entre deux religions,
le bouddhisme et l’islam. Comme d’autres qui disent que la
persécution des bouddhistes au Bangladesh est l’œuvre de l’islam. Ces
discours religieux ne servent pas les intérêts des musulmans en
Birmanie, ni celui des bouddhistes au Bangladesh. Au lieu de propager
une voie vers l’égalité, la paix et la justice, ces discours vont encore
attiser les contradictions et les haines.
Est-ce le
bouddhisme qui est en cause en Birmanie ? Non, ce sont des bandes
bouddhistes extrémistes et nationalistes, protégés par l’État Birman,
qui sont à la base de la chasse à l’homme. Pas le bouddhisme, mais
l’État et les multinationales qui exploitent et oppriment de la manière
la plus atroce et féroce aussi bien musulmans, chrétiens, bouddhistes
que non-croyants. Pas le bouddhisme, mais les dictateurs se servent des
contradictions religieuses et refusent l’égalité à des parties de la
population pour diriger la haine contre les minorités. Enfin, ils nient
la complexité énorme des problèmes dans ces pays ex-colonisés, sur la
possession des terres, l’accès à l’eau, des relations entre les
différentes ethnies et les différentes religions.
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Une
autorisation nous a été accordée pour manifester notre entière
solidarité avec ce peuple et dire STOP à ce massacre sans fin!
Rejoignez-nous nombreux à ce rassemblement qui se veut PACIFIQUE et partagez largement l'info svp!
Ambassade de Birmanie
Le Vendredi 10 aout( 60 rue de Courcelles )à 15 h.
L'équipe ATM.